diaw mip

La nouvelle avait été largement éventée en fin de semaine dernière, elle est officielle grâce à un vrai plébiscite (80 des 124 journalistes consultés ont voté pour lui), Boris Diaw a été élu Most Improved Player (joueur ayant le plus progressé cette saison) par un jury composé de spécialistes du basket américain. Avec 489 points, le joueur des Suns, arrivé l'été dernier d'Atlanta, reçoit la récompense d'une progression fulgurante avec notamment quatre triple-double à son actif lors de la saison régulière, une moyenne de 13,3 points, de 6,9 rebonds et 6,2 passes. Il devance David West (New Orleans).

Boris Diaw, grande révélation de la saison NBA en 2006.Depuis une semaine et la fuite parue dans un journal d'Atlanta, le East Valley Tribune, la rumeur n'en finissait plus d'enfler: trois mois après la sélection pour le All-Star Game ou le titre de joueur de la semaine de son grand ami Tony Parker, Boris Diaw avait, à son tour, droit aux honneurs individuels. Et pas n'importe lesquels puisque le Français se voyait récompenser pour sa remarquable saison du titre de MIP. Et le quotidien de Géorige avait vu juste: alors que certains prédisaient une lutte serrée entre l'ancien Palois et David West, l'ailier des Hornets, Boris Diaw a bel et bien remporté haut la main la distinction récompensant le joueur ayant le plus progressé sur la saison. Avec 80 des 124 premières places, il devance en effet très largement son dauphin, avec 489 points contre 283, Nenad Krstic, 65 points, complétant le podium.

Et au vu des statistiques - toujours très parlantes outre-Atlantique - force est de constater que cette reconnaissance du Frenchy est loin d'être usurpée. Alors que l'ensemble des observateurs et du grand public ne semblait jurer que par "TiPi", alias Tony Parker, dont les exploits ne manquaient jamais de traverser l'océan, la poignée d'autres ressortissants français exilés aux Etats-Unis était bien souvent reléguée aux oubliettes - Boris Diaw compris. Il faut dire qu'avec des moyennes de 4,8 points, 2,6 rebonds et 2,3 passes pour 18 minutes de jeu lors de la saison 2004-2005, le Francilien n'avait guère l'occasion de défrayer la chronique tandis qu'il foulait le parquet d'Atlanta.

Quelque chose de Magic

Drafté par les Hawks en 21e position à l'été 2003 alors qu'il venait de coiffer sa seconde couronne hexagonale avec Pau et savourait tout juste son titre de MVP français, Boris Diaw n'aura en définitive jamais pu saisir sa chance à Atlanta. Aussi, lorsque Phoenix fait le pari de l'enrôler en échange de Joe Johnson - arrière confirmé de NBA - la logique de la manœuvre échappe au plus grand nombre, même si l'ailier des Bleus, alors fraîchement médaillé de bronze à l'Euro, a fait montre de tout son talent durant la compétition - élu deuxième meilleur joueur derrière Nowitzki.

Et celui que l'America West Arena - théâtre des prouesses solaires - surnomme "3D" (son numéro de maillot couplé à son initiale) fait rapidement son trou dans l'Arizona. Certes le natif de Cormeilles-en-Parisis bénéficie des blessures longue durée de l'intérieur Amare Stoudemire et de sa doublure Kurt Thomas pour s'imposer dans le cinq majeur mais sa polyvalence parle également en sa faveur auprès de Mike d'Antoni, son coach qui n'hésite pas à l'aligner à 81 reprises en 82 sorties.

Ailier, ailier-fort, puis arrière, voire pivot en défense pour museler Yao Ming himself, Boris Diaw se mue finalement en véritable meneur à l'heure d'en découdre sur les parquets élitistes de la NBA. Ses statistiques sont édifiantes: 13,3 points, 6,9 rebonds et 6,2 passes pour 35 minutes de jeu en moyenne, l'ancien Palois compte parmi les trois joueurs qui ont su compiler plus de 10 points, 6 passes et 6 rebonds par match durant la saison régulière au côté des monuments LeBron James et Jason Kidd, les seuls à le devancer au classement pour ce qui est des triple-doubles. "Un petit côté Magic" titrait le site ESPN au lendemain du premier de ses quatre triple-doubles, le 31 janvier dernier à Philadelphie (123-99). Sans se risquer à une telle comparaison au grandissime Earvin Johnson, Boris Diaw est incontestablement entré dans la légende des Suns en devenant le quatrième joueur de l'histoire de la franchise à réaliser plusieurs triple-doubles en une saison.

Il en faudrait néanmoins plus pour le voir se départir de son sens extrême du collectif. En témoigne sa première réaction livrée sur son site internet: " Obtenir cette distinction n'a jamais été mon but premier. Mais je suis content parce que cela signifie qu'on reconnaît tout le travail que j'ai effectué avec les Suns lors de la saison régulière. J'ai toutefois conscience que cela ne vaut absolument rien sans le collectif. (...) En tout cas, il n'y a aucune comparaison à faire entre Atlanta et Phoenix. Ici, à Phoenix, je suis dans une équipe où je peux m'exprimer."